Faut-il vraiment avoir mal pour aller mieux ?

Et si le chemin de la guérison passait par l’écoute plutôt que par la lutte ?


Il était une fois… un nœud dans le talon

Elle s’appelait Claire. Elle avait 43 ans, deux enfants, une vie à 200 à l’heure, et ce qu’elle appelait « un truc coincé dans le talon gauche ». Elle avait tout essayé : ostéo, massage sportif, shiatsu profond, rouleau à picots et même son chat comme poids de compression pendant les soirées Netflix.

Mais rien. Pire : à chaque séance, elle sortait avec cette étrange sensation d’avoir été “cassée pour son bien”. Son corps disait stop, mais tout le monde lui disait “accroche-toi, c’est que ça travaille”.

Jusqu’au jour où elle est entrée dans mon cabinet, sceptique mais curieuse. Je lui ai simplement dit : “Je ne vais pas casser le nœud. Je vais écouter ce qu’il murmure.”


La douleur : une alliée… ou une alerte ?

Dans les thérapies manuelles, et notamment les pratiques alternatives, une croyance tenace persiste : “Si ça fait mal, c’est que ça agit.” On imagine que la douleur est un passage obligé, un mal pour un bien, un sacrifice nécessaire pour accéder au relâchement.

Mais les recherches en neurosciences récentes nuancent – voire démontent – totalement cette idée.

Le cerveau, ce gardien protecteur

Quand une stimulation devient douloureuse, les nocicepteurs (récepteurs de la douleur) s’activent. Ces capteurs envoient un message d’urgence via la moelle épinière vers le cerveau. En quelques millisecondes, plusieurs zones s’activent :

  • L’amygdale, qui déclenche la peur ou la vigilance,
  • L’hippocampe, qui stocke la mémoire de cette expérience,
  • Le cortex somatosensoriel, qui localise la douleur,
  • Le système nerveux autonome, qui déclenche des réflexes de défense (crispation, tension, protection).

En clair ? Le cerveau n’interprète pas une douleur comme “thérapeutique”. Il l’interprète comme une agression. Il se met en mode “survie”. Et tout votre corps se crispe…


La douleur, ça marque. Et parfois, ça reste.

Quand une douleur est perçue comme trop forte ou mal vécue, le cerveau peut la mémoriser de manière durable. C’est ce qu’on appelle la sensibilisation centrale : même après la disparition du stimulus initial, le corps continue de percevoir la douleur comme si elle était toujours là.

Autrement dit : la douleur chronique peut naître d’un soin mal ajusté.

Et ce n’est pas juste une hypothèse : plusieurs études, notamment celles de Lorimer Moseley, neuroscientifique australien spécialisé en douleur, montrent que l’environnement, le discours du praticien et la sensation corporelle influencent profondément la façon dont le cerveau interprète une douleur. Une pression trop forte + un thérapeute qui dit “c’est normal d’avoir mal” = un cocktail parfait pour que le système nerveux reste en alerte.


Mais alors… pourquoi certains aiment ça ?

C’est là que ça devient intéressant. Certaines personnes parlent de “douleur exquise” – un terme qui m’a été soufflé par l’une de mes clientes. Elle évoquait cette sensation d’appuyer sur une zone sensible, légèrement douloureuse, mais avec une vraie sensation de soulagement. Comme si cette zone disait enfin : “Merci. Tu m’as retrouvée.”

Cette douleur libératrice, ce n’est pas une douleur écrasante, brutale ou non entendue. C’est une forme d’intensité consentie. Un contact profond avec soi-même. Une zone oubliée qui refait surface et qu’on accueille avec douceur, sans la forcer.

La grande différence ? La personne est actrice de ce qu’elle vit. Elle n’est pas soumise. Elle n’est pas envahie. Elle est en lien avec ses sensations et peut dire “stop” à tout moment.


La réflexologie, une invitation à dialoguer avec le corps

En réflexologie, je travaille avec ce langage-là. Pas avec des marteaux, des griffes ou des incantations musclées (même si, j’avoue, je me suis déjà sentie comme une archéologue du fascia).

Je dis souvent à mes clients : “Sensibilité oui, douleur non.” Et surtout : “Vous avez le droit de me dire si c’est trop. Je m’adapte.”

Car le corps parle à travers ses zones réflexes. Et il ne crie pas pour qu’on l’écrase davantage. Il chuchote des tensions, des zones muettes, des échos d’émotions stockées. La mission du réflexologue, c’est d’écouter sans agresser, de relancer l’information avec tact, pas de faire taire le message par la force.


Ce que vous ressentez compte. Toujours.

Dans mon cabinet, je ne vous demanderai jamais de “serrer les dents” ni de “respirer pour que ça passe”. Je vous demanderai : “Comment ça va là ? Ça va trop loin ou c’est bon pour vous ?”

Parce que votre corps n’est pas une machine à débloquer. C’est un système vivant, subtil, intelligent, qui a besoin de sécurité pour se détendre.

Et parfois, quand il se sent écouté… il vous surprend.

Comme Claire, qui a senti son talon “fondre” sous une pression douce, sans douleur, sans combat. Elle a regardé ses pieds et m’a dit, presque émue :

“C’est fou… j’ai cru que pour que ça parte, il fallait que je souffre. En fait, j’avais juste besoin qu’on entende ce que je taisais depuis des mois.”


Et vous, votre corps, que vous dit-il ?

Si vous avez déjà reçu un soin qui vous a fait mal… et qu’on vous a dit “c’est bon signe”… vous avez le droit d’en douter.

Si vous cherchez un accompagnement respectueux, profond mais doux, qui stimule sans agresser, qui réveille sans heurter… alors la réflexologie est peut-être ce qu’il vous faut.

Et si on essayait ensemble ?

👉 Réservez votre séance ici et venez écouter ce que votre corps a à vous dire.

Il n’a pas besoin de crier. Il a juste besoin d’être entendu.


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